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LES ORIGINES DU LANGAGE

 

LES ORIGINES DU LANGAGE

Série "Images et Science du langage"

Qui, pour la première fois sur Terre a pratiqué ce que les linguistes appellent le langage à double articulation, à savoir un langage dans lequel des sons sont réunis pour faire des mots, puis ces mots combinés pour faire des phrases en respectant une grammaire ? Est-ce que l’homme de Neandertal, il y a 140.000 ans environ, possédait le langage ? Très probablement, puisqu’il avait des comportements témoignant d’une pensée symbolique, qu’il enterrait ses morts et fabriquait des objets de parure gravés. Y-a-t-il une langue-mère à l’origine de l’humanité ? Les études de diversité linguistique et de génétique comparée montrent qu’il y a 10.000 ans, ne vivaient en Afrique que quatre groupes ethniques de quelques milliers d’individus. S’ils avaient au début une langue commune, elle s’est rapidement diversifiée étant donné la rareté des rencontres. [C.N.R.S.] Le document comprend les séquences suivantes: Apparition du langage - Sur les traces du langage - Génétique et langues mères - Pourquoi le langage? - Evolution des langues - Les pouvoirs du langage.

 

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GRAVURE PARIÉTALE

 

Paris, 2 Septembre 2014


Découverte de la première gravure pariétale attribuée aux Néandertaliens


Le premier exemple d'une gravure pariétale attribuée à des Néandertaliens vient d'être découvert, à Gibraltar, dans la grotte de Gorham, par une équipe internationale1 réunissant des préhistoriens du laboratoire « De la préhistoire à l'actuel : culture, environnement et anthropologie » (PACEA - CNRS/université Bordeaux/ministère de la Culture et de la Communication), des chercheurs anglais et espagnols. Il s'agit d'un motif en croisillon profondément incisé dans la roche et daté à plus de 39 000 ans. Son analyse met à mal l'hypothèse selon laquelle la production de représentations abstraites et figuratives sur les parois des grottes serait une innovation culturelle introduite en Europe par les Hommes modernes. Ces résultats, publiés le 1er septembre dans les PNAS, étayent au contraire l'idée que les Néandertaliens possédaient une culture matérielle symbolique.
La production de représentations abstraites et figuratives sur les parois des grottes est vue comme une étape cruciale dans l'évolution des cultures humaines. Cette innovation culturelle a été considérée jusqu'à présent comme un trait caractéristique des Hommes modernes qui ont colonisé, il y a environ 40 000 ans, le territoire européen. Elle a aussi souvent été évoquée pour suggérer que des différences cognitives marquées existaient entre ces Hommes modernes et les Néandertaliens qui les ont précédés et qui ne pratiquaient pas ce mode d'expression. La découverte qui vient d'être effectuée dans la grotte de Gorham change la donne.
Il s'agit d'une gravure abstraite formant un croisillon, profondément incisée dans le sol d'une plateforme rocheuse située au fond de la grotte. Elle était couverte, au moment de son identification, par une couche de sédiments datés au Carbone 14 à 39 000 ans avant le présent. La gravure, se situant en-dessous de cette couche, est donc plus ancienne. Cette datation ainsi que la présence d'outils moustériens2, caractéristiques des Hommes de Néandertal, dans les sédiments qui couvrent la gravure permettent d'attribuer celle-ci aux Néandertaliens, qui peuplaient encore le sud de la péninsule ibérique à cette époque.
Les chercheurs du laboratoire PACEA (CNRS/Université de Bordeaux/ministère de la Culture et de la Communication) ont réalisé une analyse microscopique de la gravure, sa reproduction 3D et une étude expérimentale qui a permis de démontrer son origine humaine. Ces travaux ont aussi révélé que les traits gravés ne sont pas la conséquence d'activités utilitaires, telles que la découpe de la viande ou des peaux, mais bien le résultat de passages répétés d'une pointe lithique3 robuste sur la roche avec l'intention de creuser des sillons profonds. Ces traits ont été exécutés avec maîtrise et les chercheurs ont calculé qu'entre 188 et 317 passages de la pointe à graver ont été nécessaires pour produire ce résultat.
Cette découverte étaye l'hypothèse selon laquelle les expressions graphiques n'étaient pas le seul apanage de l'Homme moderne et que certaines cultures néandertaliennes produisaient des gravures abstraites et marquaient avec ces dernières leur espace d'habitation.

 

DOCUMENT         CNRS           LIEN

 
 
 
 

PSYCHIATRIE

 

Texte de la 518e conférence de l'Université de tous les savoirs donnée le 15 janvier 2004


Bernard Golse « La pédopsychiatrie en 2004. Clinique de l'instant, clinique de l'histoire. Néo-constructivisme, néo-structuralisme et phénoménologie »


Permettez-moi d'abord de dire que je ne crois pas du tout que la psychiatrie soit plus mystérieuse, par essence, que les sciences dites fondamentales.
Chacun sait et sent fort bien de quoi l'on parle quand on parle de chagrin, de tristesse, d'imaginaire ou de culpabilité, alors que je ne suis pas sûr que tout le monde se représente avec précision ce qu'est un chromosome, un gène, un allèle, ou une délétion d'un télomère ou d'un satellite ... !
Alors pourquoi cette prime aux neurosciences dans le grand public ?
La question vaut d'être posée, me semble-t-il, et tout est en fait affaire de communication.
Les sciences humaines n'ont pas à être opposées aux sciences fondamentales, dites pures et dures, comme si les premières étaient, par définition, impures et molles.
La psychiatrie et la pédopsychiatrie appartiennent aux sciences humaines et, à ce titre, elles ont une prétention légitime à la scientificité, mais elles sont probablement plus proches des sciences narratives que des sciences expérimentales, plus proches des sciences narratives à qui l'on refuse moins, pourtant, le statut de sciences qu'à la psychiatrie, à la psychopathologie ou à la psychanalyse.
« L'être humain est un être de narration, son identité est une identité narrative » (P. Ricoeur)
L'histoire bégaie parfois, mais elle ne se répète pas, et tel est aussi le cas, fondamentalement, de la rencontre clinique qui est, à l'évidence, éminemment singulière et unique.
J'ajoute que les sciences expérimentales qu'on dit parfois fondamentales ne le sont pas plus que les sciences humaines et, en tout cas, qu'elles ne sont en rien plus fondatrices.
Nous sommes un peu, aujourd'hui, à la croisée des chemins : le vingtième siècle aura été celui de la découverte du code génétique, le vingt et unième devra être celui de la compréhension de la cognition, mais aussi et surtout des mécanismes du désir.
Saura-t-il relever ce défi ?
En tout état de cause, il s'agit là d'un chantier enthousiasmant, et j'espère que mon enthousiasme indéfectible sera, ce soir, contagieux.
Après une rapide recension des principaux actuels en matière de pédopsychiatrie, j'essaierai ensuite de montrer les enjeux conceptuels de ces nouvelles données (qui reposent en des termes nouveaux les points de vue constructiviste, structuraliste et phénoménologique), avant d'indiquer quelques points de réflexion quant à la place de la pédopsychiatrie dans notre société.
Les principaux acquis actuels
Le fStus
La pédopsychiatrie ne commence pas avec la naissance.
On assiste aujourd'hui à l'émergence d'une psychiatrie fStale qui fait partie intégrante de la psychiatrie dite périnatale sur laquelle je reviendrai.
En témoigne, me semble-t-il la tenue récente, à Paris, d'un colloque intitulé « Passions pour l'embryon » (colloque « Médecine et Psychanalyse » organisé par D. Brun), l'embryon et le fStus se situant en effet au carrefour de notre curiosité pour l'énigme du dedans (du corps maternel) et de notre interrogation quant à la quête de nos origines.
On commence à mieux savoir aujourd'hui ce qu'il en est de l'instauration séquentielle des différentes sensorialités fStales : le tact tout d'abord, puis l'olfaction, puis le goût, puis l'audition, puis la vision enfin.
La question des représentations du bébé dans la tête des parents s'est vue désormais précisée, en relation avec la mise en place progressive de la parentalité.
- On distingue ainsi désormais quatre groupes de représentations du bébé dans le psychisme des parents (les « bébés-dans-la-tête »), soit l'enfant imaginaire, l'enfant fantasmé, l'enfant narcissique et l'enfant mythique ou culturel enfin.
- De la maturation de ces différents groupes de représentations mentale, dépend aujourd'hui grandement la qualité de l'accueil psychique du nouveau-né
- Exercice, expérience et pratique de la parentalité ont alors pu être distingués par D. Houzel
- Les enjeux psychologiques et psycho-pathologiques des AMP (Aides Médicales à la procréation) et la préparation de l'accueil des enfants adoptés s'en sont alors trouvé considérablement renouvelés.
Mais, une question apparaît alors, ou insiste : le fStus pense-t-il ?
Il faudrait sans doute distinguer ici, à la manière des philosophes, une conscience thétique (capable de se penser pensante) et une conscience non thétique.
En tout état de cause, la naissance de la vie psychique apparaît aujourd'hui comme fondamentalement progressive, hétérogène (parties « nées » et parties « non nées » du psychisme du bébé lors de la naissance physique) et enfin, interactive, et de ce fait, la fin de la vie psychique peut sembler parfois plus facile à définir que le début de la vie psychique.
Pourquoi ?
Parce que l'autre, bien sûr, peut parfois mettre à mal voire tuer notre pensée (les expériences totalitaires et nazies nous en ont donné la triste illustration) mais, généralement, pour mourir à la pensée nous n'avons besoin de personne, alors que pour naître à la pensée, le bébé a fondamentalement besoin de l'autre.
Un mot enfin, pour signaler toute la réflexion qui s'ébauche aujourd'hui quant à la difficile question des éventuelles racines prénatales de la sécurité ou l'insécurité de l'attachement.
Ce type de questionnement renvoie, en réalité, à la nécessité qu'il y aura, au cours des années à venir, à savoir de mieux en mieux distinguer entre l'inné génétique et l'acquis prénatal.
Le bébé
La psychiatrie du bébé s'est développée de manière intensive dans la dernière partie (le dernier tiers ?) de notre siècle.
Avant d'envisager l'objet de cette discipline ainsi relativement nouvelle, il nous faut d'abord faire quelques remarques historiques afin de mieux comprendre comment l'émergence de la psychiatrie du bébé s'intègre dans l'histoire générale du mouvement des connaissances.
Mouvement général des idées
Plusieurs éléments semblent concourir à l'avènement de ce nouveau champ de réflexion et de travail.
Tout d'abord, et ceci sur un plan très général, il est habituel de constater que toute approche du vivant et de ses modalités de développement débute généralement par l'approche des individus adultes ou matures de l'espèce considérée avant de se porter, de manière rétrograde, vers les individus les plus jeunes encore en cours de croissance et de maturation.
Ce phénomène a été très net en matière de psychiatrie puisque l'histoire de celle-ci a commencé par la psychiatrie adulte, puis s'est poursuivie progressivement par celle de l'adolescent, puis par celle de l'enfant et donc, de nos jours, par celle du bébé laquelle se voit maintenant prolongée par le développement d'une psychiatrie foetale.
Ajoutons que ce mouvement antidromique qui fait le vif de la dynamique rétrospective de la démarche analytique, se retrouve également dans le champ des sciences humaines, l'étude du langage ayant par exemple d'abord concerné le système langagier instauré (étape de la linguistique structurale de F. de Saussure dont on sait l'aspect relativement statique) avant de se pencher - dans le cadre, précisément, de la psychiatrie du bébé - sur les pré-requis, les précurseurs pré-linguistiques ou extra-verbaux et les premières formes du langage chez l'être humain (avec l'apparition d'une linguistique dite subjectale et dynamique).
Certains évènements historiques ont également eu une influence et notamment les conséquences de la seconde guerre mondiale.
Jusque-là en effet, les professionnels (à la différence des parents sans doute... ) avaient surtout considéré le bébé comme un nourrisson, c'est-à-dire comme un être essentiellement digestif avec une entrée (alimentation) et une issue (excrétion), et passant le plus clair de son temps à dormir, surtout au tout début de son existence.
Cette vision du très jeune enfant s'avérait donc éminemment passive.
Avec les souffrances liées à la guerre, souffrances qui n'avaient épargné personne mais auxquelles les très jeunes enfants avaient payé un bien lourd tribut, les adultes ont alors peut-être ressenti une culpabilité profonde qui les amena à considérer les très jeunes enfants non plus comme des nourrissons mais comme des bébés, c'est-à-dire comme des personnes, des personnes certes en devenir, mais déjà dignes de respect et de considération.
Cet effet de la culpabilité parait en effet important à prendre en compte pour comprendre le retournement qui s'effectua chez les professionnels, d'un enfant d'abord conçu comme essentiellement passif, nous l'avons vu, à un individu d'emblée interactif, capable d'engager la relation avec l'adulte et aussi de s'en désengager, soit à un individu à orientation sociale immédiate et apte à s'inscrire très tôt dans un système interrelationnel complexe.
C'est d'ailleurs à l'issue de la seconde guerre mondiale que virent le jour deux descriptions cliniques princeps: celle de l'autisme infantile précoce par L. Kanner (1943) et celles des dépressions du bébé (A. Freud, D. Burlingham, R. Spitz, J. Bowlby... ), un peu comme si dès lors qu'on avait reconnu officiellement une sorte de droit du bébé à la vie psychique, force était aussi d'admettre les inévitables avatars qui s'attachent à celle-ci, soit la souffrance (dépressions) et le risque de perturbation profonde du fonctionnement de la psyché (autisme et psychoses précoces).
Enfin, last but not least, chaque fin de siècle semble exacerber des angoisses existentielles qui lui sont spécifiques.
La fin du siècle dernier s'est vue fortement préoccupée par l'énigme du « dedans » de l'objet avec en 1895, simultanément, la découverte des rayons X par W.C. Roentgen (pour le « dedans » des corps) et la publication par S. Freud et J. Breuer des « Etudes sur l'hystérie » qui marquait le début de la découverte psychanalytique (pour le « dedans » du psychisme).
La fin du vingtième siècle (qui se trouve être également une fin de millénaire) voit se développer toute une série d'interrogations concernant les origines (de l'univers, de la terre, du temps, de la vie biologique) et il est plausible d'imaginer que la psychiatrie du bébé correspond ainsi, pour une part, à une tentative de réponse à la question particulière du début de la vie psychique dans le champ de l'ontogénèse.
Quelques repères chronologiques
La publication par S. Freud (1905) des « Trois essais sur la théorie de la sexualité » qui contiennent de nombreuses notations concernant l'enfant très jeune.
Les travaux d'A. Freud et M. Klein, dès avant la seconde guerre mondiale, sur l'approche psychanalytique de l'enfant et notamment du très jeune enfant (effets des carences et des séparations, notion d'oedipe précoce, description des positions schizo-paranoïde et dépressive)
Les travaux historiques de R. Spitz sur la genèse de la relation d'objet et sur le concept de dépression anaclitique (1946)
La description de l'autisme infantile précoce par L. Kanner (1943)
Le rapport de J. Bowlby sur les effets des carences maternelles (1951) et reprise de la question des angoisses de séparation (1956) comme prélude au déploiement de la théorie de l'attachement
En France, les travaux de L. Kreisler, R. Diatkine, M. Soule et S. Lebovici qui font une place de plus en plus importante au nourrisson et à ses interactions dans le cadre de la réflexion métapsychologique de 1960 environ jusqu'à nos jours
En Suisse, les travaux contemporains de B. Cramer et D.N. Stern (approfondissement de l'étude des interactions précoces, des projections parentales, développement des thérapies conjointes parent(s)/bébé, concept d'accordage affectif ... )
Aux USA., l'émergence d'un courant de psychologie et de psychanalyse dites " développementales " qui s'appuie de manière centrale sur la théorie de l'attachement de J. Bowlby (M. Ainsworth, I. Bretherton, R. Emde, M. Main... )
Sur le fond de tout ceci, on peut noter une centration d'intérêt de plus en plus nette depuis une quinzaine d'années sur les dysfonctionnements interactifs en rapport avec une psycho-pathologie maternelle (dépressions maternelles post-natales notamment) et l'avènement récent du concept de « Psychiatrie Périnatale », J. Cox ayant été nommé dans les années 1990 à la tête de la première chaire existante de Psychiatrie Périnatale, à Londres.
Le premier congrès international de Psychiatrie Périnatale a eu lieu à Monaco en 1996 à l'initiative de Ph. Mazet et de S. Lebovici, et la littérature dans ce domaine croît désormais de manière véritablement exponentielle ...
De ce survol très cursif et bien évidemment fort incomplet, ce qu'il faut surtout retenir c'est d'une part la longue période qui a précédé et préparé l'émergence de la psychiatrie du bébé et d'autre part les deux lignes de force qui articulent ce domaine - depuis le début et jusqu'à maintenant - à savoir : la référence métapsychologique et la référence à la théorie de l'attachement.
Objet de la psychiatrie du bébé : principales problématiques
L'objet de la psychiatrie du bébé est évidemment l'étude de la croissance et de la maturation psychiques du nouveau-né et du très jeune enfant (de zéro à trois ans environ) ainsi que le traitement des perturbations de celles-ci.
Un élément principal de cette réflexion est désormais de ne plus considérer l'enfant comme un être hors relation et qui posséderait en quelque sorte son propre programme interne de développement susceptible de lui permettre de se structurer indépendamment des divers effets de rencontre.
Actuellement au contraire, le développement de l'enfant ne peut plus être conceptualisé que dans le cadre de son système interactif, dyadique et triadique, ce qui rejoint d'ailleurs la position de S. Freud qui parlait déjà, en son temps, de « destins » et non pas de développement des pulsions afin de ne pas se situer dans une vision par trop endogène qui aurait exclu le rôle de l'environnement (même s'il n'a pas eu le temps d'approfondir véritablement celui-ci).
Autrement dit, et selon D.W. Winnicott, « un nourrisson tout seul, cela n'existe pas », ce qui signifie qu'un nourrisson tout seul ne peut ni survivre corporellement, ni mettre en place les bases de son appareil psychique.
Les outils de la psychiatrie du bébé sont essentiellement constitués par l'approche clinique des
différentes situations et ceci dans une perspective interrelationnelle, soit les diverses modalités d'observation directe des bébés, l'analyse micro-comportementale des interactions (telle qu'elle se voit par exemple pratiquée au Centre d'Etude de la Famille, à Lausanne, par E. Fivaz-Depeursinge et Collaborateurs.) et par l'utilisation de toute une série de paradigmes expérimentaux et d'instruments d'évaluation liés, notamment, aux différentes données issues de la théorie de l'attachement (Strange situation, Attachment Adult Interview, Still-Face ... ) mais pas seulement (échelles d'interaction, GEDAN...).
Dans le champ de la psychiatrie du bébé - plus encore qu'ailleurs - la prise en compte du vécu contre-transférentiel du praticien se montre essentielle, en raison du fonctionnement projectif intense propre à cette période de la vie.
A partir de là, quels sont les axes principaux de travail de la psychiatrie du bébé actuelle ?
De manière très schématique et en prenant le risque d'être réducteur, nous citerons ici ;
1) Sur un plan très général et relativement expérimental, tout d'abord
- L'étude des différents types d'interactions (biologiques, comportementales, affectives, fantasmatiques et symboliques ou pré-symboliques)
- L'étude des compétences précoces du bébé
- L'étude du développement cognitif
- L'étude du développement du langage
- L'étude de l'instauration des bases de l'appareil psychique et de ses différentes fonctions
- L'étude des systèmes dyadiques et triadiques.
2) Dans une perspective plus clinique et psychanalytique ensuite,
- L'étude des distorsions interactives et des dysfonctionnements relationnels précoces (situations de carence, organisations dépressives et psychosomatiques précoces, bébés à risque autistique ou psychotique ... )
- L'étude des modalités de la transmission inter et trans-générationnelle de matériel psychique
- La réévaluation de la théorie des pulsions, de la théorie de l'étayage et de la théorie de l'après-coup
- L'étude des modalités de passage de l'intersubjectif à l'intrapsychique (cf. item " Intersubjectivité ")
- La mise au travail de l'hypothèse d'une topique initiale indifférenciée (dyadique ou triadique) qui précéderait le processus de double différenciation extra et intrapsychique
- L'étude du système projectif intense et réciproque qui existe entre parents et bébé et pour laquelle les apports de la théorie de W.R. Bion, et de tout le courant post-kleinien se sont révélés décisifs
- L'étude des diverses psychopathologies parentales et de leur retentissement sur le développement de l'enfant (parents psychotiques, dépressions maternelles, personnalités-limites ... )
- La mise au point de modalités d'intervention précoces et analyse de leurs mécanismes d'action (thérapies conjointes parents-bébé, thérapies brèves, observations directes à visée thérapeutique selon une méthodologie dérivée de celle décrite par E. Bick... )
3) En référence à la théorie de l'attachement enfin,
- L'étude des " Modèles internes opérants " ( Working internal models) et de leur transmission intergénérationnelle
- L'approfondissement des différentes procédures d'attachement et de leur ontogenèse
- L'analyse des caractères de stabilité ou au contraire de plasticité des différents schémas d'attachement
4) Pour conclure ces quelques lignes qui n'ont d'autre ambition que de fournir une vision générale de la psychiatrie du bébé à l'heure actuelle, nous insisterons sur quatre points :
- Cette discipline récente et prometteuse a à réfléchir sur les liens qui existent entre le bébé dit " observé " des pédiatres ou des psychologues expérimentaux du développement et le bébé dit " reconstruit " des psychanalystes.
Ce débat, souvent polémique en France, pourrait pourtant s'avérer très heuristique (D.N. Stern).
- Les développements actuels de la psychiatrie du bébé ont conduit à l'émergence de la psychiatrie dite périnatale fondée sur une transdisciplinarité très intense (voir ci-dessous).
Cette psychiatrie périnatale représente probablement un deuxième temps très fécond d'articulation entre les somaticiens et les professionnels de la psyché, après l'époque des années 1960-1970 qui avait vu naître la collaboration entre pédiatres et psychanalystes d'enfants autour du registre de la psychosomatique précoce (M. Fain, L. Kreisler, M. Soule ..)
- Si la psychiatrie du bébé se montre essentielle dans le champ de la prévention à court, moyen et long terme, elle se doit certainement d'éviter les pièges et les tentations de la prédiction.
- Enfin, si la psychiatrie du bébé représente bien entendu une extension de la discipline psychiatrique générale aux âges les plus tendres de la vie, elle représente en même temps beaucoup plus que cela, offrant une possibilité nouvelle d'étude de la mise en place, chez l'être humain, des processus de subjectivation, de symbolisation, de sémiotisation et de sémantisation.
Finalement, on retiendra que la croissance et la maturation psychiques du bébé se situent à l'exact entrecroisement de l'endogène et de l'exogène, imposant de ce fait une approche résolument polyfactorielle et multidimensionnelle de leurs processus et de leurs perturbations, ce qui rejoint, mutatis mutandis, la notion freudienne de " série complémentaire ".
" Pour se construire, même les bébés ont besoin d'une histoire, et d'une histoire qui ne soit pas seulement une histoire biologique, génétique et médicale, mais d'une histoire qui soit aussi, et fondamentalement, une histoire relationnelle " (Bernard DORAY)
L'histoire est, partout et toujours, la cible de toutes les dictatures, et chaque fois que nous oublions l'histoire des sujets dans nos pratiques cliniques ou dans nos modélisations, nous courons le risque d'être extrêmement réducteurs et traumatiques.
C'est dans cette perspective que se voient désormais appréhendées un certain nombre de problématiques chez le bébé avec, en toile de fond, la prise en compte d'une narrativité analogique et préverbale préparant l'accès au langage verbal et à la narrativité verbale (on citera ici les travaux d'U. Ecop sur les processus de production des signes), et l'importance de la prise en compte du contre-transfert du clinicien dans sa dimension inévitablement phénoménologique :
Le concept de psychiatrie périnatale
- De la conception à 12 ou 18 mois
- Concernant le pré-partum et le post-partum
- Centré sur l'étude du système père-mère-bébé (ce qui arrive à l'un arrive à l'autre, les dépressions maternelles et les dépressions du bébé devant alors être conceptualisées comme des maladies de l'interaction)
- Les troubles de la mère en post-partum (post-partum blues, dépressions maternelles post-natales et psychoses puerpérales) ont été, jusqu'à maintenant, plus étudiés que la période du pré-partum et les difficultés du père
- Champ d'application d'une indispensable et très féconde trans-disciplinarité
- Problème de santé publique mais il importe ici de savoir résister soigneusement à toute tentation linéaire qui ferait des troubles du bébé la conséquence directe et automatique des troubles psycho-pathologiques parentaux, ceux-ci n'étant toujours qu'un élément, parmi d'autres, du modèle polyfactoriel de la psychopathologie.
- Les dépressions du bébé
Nous avons assisté, peu à peu, à un formidable affinement sémiologique de ces différents tableaux (atonie psychique, retrait interactif, ralentissement psychomoteur, désorganisation psychosomatique), et à un démembrement nosologique précieux (carences quantitatives de R. Spitz et de J. Bowlby, carences qualitatives avec les tableaux de « dépression blanche » et de « syndrome du comportement vide », carences mixtes) mais l'épidémiologie des dépressions du bébé demeure encore balbutiante, en raison de nos outils épidémiologiques qui ont toujours du mal à prendre en compte conjointement les difficultés de enfant, celles de l'adulte et les spécificités du lien qui les unit.
- Les bébés à risque autistiques
La question est aujourd'hui de savoir dépister les bébés qui ont besoin de nous sans les enfermer dans la prédiction d'un devenir psychopathologique étroit, et en laissant ouvertes un certain nombre de potentialités évolutives.
Plus le dépistage est précoce, plus il importe, en effet, de réfléchir à une éthique attentive du maniement des informations afin de ne pas figer les parents, par une prédiction délétère, dans leurs fantasme de disqualification et afin de ne pas renforcer les risques des dangers mêmes que l'on prétend dénoncer.
Seule la prévention se justifie ici, et non pas la prédiction.
L'utilisation d'outils comme le CHAT ( Check-list for Autistic Toddlers) doit être inscrit dans cette réflexion.
- Tout ceci sous-tend l'essor considérable des techniques d'intervention précoce
qui changent tout au devenir psychologique des enfants (observations directes, visites à domicile, soutien social, offre de continuité, thérapies conjointes ...)
Nous savons mieux aujourd'hui ce qu'il faut faire pour être utiles aux bébés, mais de multiples obstacles (pas seulement économiques) s'opposent souvent à la mise en pratique de nos connaissances nouvelles, et notamment le fonctionnement psychique des bébés eux-mêmes ainsi que notre ambivalence inconsciente à leur égard, ce qui est d'autant plus frustrant.
L'enfant
Nous ne citerons, ici, que quelques exemples paradigmatiques de la pédopsychiatrie actuelle dans le champ de cette tranche d'âge (trois à dix ou douze ans) en y associant seulement la mention lapidaire de quelques lignes de force de la réflexion actuelle.
- L'autisme infantile précoce et les troubles apparentés
- Epidémiologie et sex-ratio (« épidémie » apparente depuis l'usage du DSM III, en 1986)
- Vaste ensemble à démembrer (autismes au pluriel)
- Précurseurs polyfactoriels et « processus autistisant » (J. Hochmann)
- Vulnérabilité génétique (modèle d'une épigénèse épistatique)
- Analyse des films familiaux
- Entrave profonde à l'intersubjectivité et troubles des racines de l'humanisation psychique
- Maladie mentale plutôt que handicap
- Centres Ressources (crédits Simone Veil, 1996)
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- La latence n'a pas dit son dernier mot (attention à ne pas l'oublier)
- Les difficultés scolaires : affaire de QI ou de procédures ?
- Intelligences hétérogènes (retards d'organisation du raisonnement et dysharmonies cognitives)
- Latences à répression ou à refoulement (P. Denis) ?
- Liens entre dépressions infantiles, phobies, obsessions, psychoses maniaco-dépressives et pathologies-limites
- Le paradigme emblématique de l'hyperactivité
- Evaluation ou compréhension ? (le choix thérapeutique en dépend)
- Tout se passe un peu comme si plus une société était agitée, moins elle tolérait l'hyperactivité de ses enfants
L'adolescent
La notion de crise d'adolescence continue à centrer nos réflexions, même si elle s'est quelque peu relativisée.
On insiste désormais sur les mouvements dépressifs physiologiques de cette période de la vie en raison de la mise en jeu de « deuils » multiples : de l'image de soi toute-puissante, de l'image idéalisée des parents, de la stabilité relative de la latence, d'un corps non entièrement sexué ...
Le concept de « Breakdown » des LAUFER a eu beaucoup de succès, et un approfondissement de la dynamique à l'Suvre dans les tentatives de suicide des adolescents a pu alors avoir lieu (faire taire les mauvaises parties de soi, flirt avec la mort et vérification de l'invulnérabilité supposée)
On considère actuellement que 20 % d'adolescents se trouvent en difficultés mais pas qu'ils sont tous, pour autant, psychopathologiques (Ph. Jeammet)
Quels sont les éléments qui peuvent rendre l'adolescence d'aujourd'hui plus difficile qu'auparavant ?
- Le délai de plus en plus long entre la puberté physique et la puberté sociale
- L'intensification des identifications parentales à rebours
- La dimension ordalique de l'adolescence elle-même, compte tenu de la disparition des rituels sociaux en la matière
- Les effets de résonance entre mutation pubertaire et mutation sociale
Le besoin de maîtrise étant toujours au premier plan, les adolescents vérifient aujourd'hui que lorsque tout échappe, il demeure qu'on peut toujours maîtriser l'échec et le sabotage
A quoi s'ajoute la problématique de la dépendance désormais intensément étudiée. Les adolescents ont à la fois besoin et peur de la dépendance (l'adolescent se sent persécuté précisément par ce dont il sent qu'il a besoin)
D'où, la difficulté à trouver la bonne distance relationnelle et thérapeutique avec eux, ce que Ph. Jeammet exprime sous le terme de « syndrome corse » (si on s'en occupe, ils se sentent persécutés, mais si on les laisse libres, ils se sentent abandonnés !)
De nombreux auteurs réfléchissent désormais aux racines périnatales de la violence, en considérant que l'agressivité des adolescents renvoient peut-être, en partie, à une agressivité ancienne du bébé envers l'environnement périnatal dépressif et carencé afin de s'assurer de sa résistance et de sa solidité, malgré tout
Quant aux psychotropes comme « outils de liberté » (Ph. Jeammet), leur utilisation fait l'objet de nombreuses études de plus en plus documentées, mais il faut bien comprendre que ce ne sont pas les neuroleptiques qui résoudront, cependant, le problème de la violence dans les banlieues, ce dont les politiques commencent, enfin, à s'apercevoir !
Les enjeux conceptuels de ces nouvelles données
Nous ne ferons qu'en citer quelques-uns qui nous paraissent essentiels.
Le modèle polyfactoriel demeure incontournable (avec ses facteurs primaires de vulnérabilité et ses facteurs secondaires de cristallisation)
Le tout-psychogène a échoué, le tout-génétique ne marchera pas mieux
D'où l'importance des effets de rencontre qui font de notre vie une destinée, et pas seulement un destin ou une fatalité
Clinique de l'instant ou clinique de l'histoire ?
- On peut repérer aujourd'hui la substitution de ce nouveau clivage au clivage précédent qui opposait l'organogenèse à la psychogenèse, comme on l'a bien vu lors du dernier congrès de l'ESCAP (European Society of Child and Adolescent Psychiatry) qui s'est tenu à Paris en septembre 2003. La question est en fait de savoir tenir compte conjointement de l'instant et de l'histoire.
- Les grandes classifications internationales (qui ont une valeur de consensus et non pas de véritables marqueurs nosologiques) sont, bien entendu, à réviser régulièrement, mais elles échouent encore à appréhender l'évident gradient qui existe entre le normal et le pathologique, et surtout à faire une place à l'histoire sans laquelle la pédopsychiatrie se vide de toute sa dimension véritablement psychopathologique.
Néo-constructivisme, néo-structuralisme et phénoménologie
Les développements actuels de la pédopsychiatrie vont bien au-delà d'un simple accroissement ou élargissement de la discipline psychiatrie en tant que telle.
Ils ouvrent sur une reformulation des positions constructivistes, structuralistes et phénoménologiques .
Constructivistes et phénoménologiques, cela est clair avec la psychiatrie du bébé.
Structuralistes, mais désormais avec la prise en compte d'un structuralisme des processus dynamiques, et non pas d'un structuralisme des états statiques.
Malheureusement, la pression des lobbys industriels et pharmaceutiques, les contraintes budgétaires et les encadrements des tutelles, ainsi que la collusion des médias et des tentations du grand public en matière de simplification risquent de nous faire rater cette chance pour la pensée.
La pédopsychiatrie est bien plus qu'une simple branche de la médecine : elle apporte véritablement une nouvelle vision de l'ontogenèse et de l'édification du sujet.
La fascination pour le quantitatif, l'évaluation et les psychotropes pourrait rabattre la pédopsychiatrie sur le fonctionnement incroyablement appauvrissant de la psychiatrie adulte actuelle, et ce n'est certes pas ce que nombre de parents attendent de nous, actuellement, en France.
Ethique du sujet, Ethique du savoir (D. Marcelli)
Le bébé, l'enfant et l'adolescent ont droit au respect et à la dignité en tant que personnes à part entière, quelle que soit la psychopathologie dont ils souffrent ou dont ils sont menacés.
Mais les parents ont également le droit de savoir ce qu'il en est de l'intensité et de l'origine des troubles de leurs enfants.
Il y a, là, un équilibre délicat à penser et réfléchir sans relâche.
C'est dans cette perspective qu'il nous faut impérativement privilégier la prévention, au détriment de toute prédiction.
Quelques remarques, enfin, sur l'état actuel de la pédopsychiatrie
Evolution de la demande du socius
Le sociologue (J.-Y. Barreyre) a bien montré que la demande du socius a beaucoup changé, depuis trente ou quarante ans, vis-à-vis de la pédopsychiatrie.
Au sortir de la deuxième guerre mondiale, en Europe, la pédopsychiatrie était sollicitée pour penser les enfants et les adolescents en matière de sujets souffrants et, à la lumière des expériences concentrationnaires, la psychiatrie a voulu sortir des murs de l'asile ce qui a été facilité par le développement des psychotropes, et ce qui a donné lieu au développement de la politique des secteurs extra-hospitaliers.
Aujourd'hui, le socius demande surtout aux pédopsychiatres de raboter des symptômes (les troubles obsessivo-compulsifs, l'hyperactivité, les abus sexuels, la violence des adolescents ...) et on parle moins de souffrance et de sujets.
C'est peut-être à propos du bébé que le concept de sujet se maintient le plus (« Le bébé est une personne ») et il y a sans doute, là, une responsabilité importante de la psychiatrie du bébé à exercer à l'égard du reste du champ de la pédopsychiatrie.
La pédopsychiatrie maltraitée (Alain GILLIS, « Le Monde » du 10 janvier 2004)
Un exemple parmi d'autres : 80 000 jeunes atteints de troubles du développement associés à des traits autistiques plus ou moins marqués dont la plupart vont vers des IME beaucoup moins bien dotés que les hôpitaux de jour en temps et personnel soignant (1 psychiatre pour 150 à 200 enfants et 1 éducateur pour 7, contre 1 éducateur pour 2 ou 3 enfants et 1 psychiatre pour 12 enfants dans les hôpitaux de jour !)
- Réduction programmée du nombre de psychiatres et de pédopsychiatres
- Mise à mal de la politique de secteur, qui depuis 1970 n'est pourtant pas encore menée partout à son terme et qui n'a pas, de ce fait, encore porté tous ses fruits, même si elle fait, dans son principe, l'admiration du monde entier.
La pédopsychiatrie (et peut-être la médecine tout entière) n'est pas une dépense comme les autres.
On ne peut pas réduire sa conception à une simple politique de coût.
Un équilibre rigoureux entre Direction des Hôpitaux et Direction Générale de la Santé a été perdu et doit être à nouveau recherché par une réhabilitation de la Direction de la Santé Mentale, laminée par la politique purement économique de nos Agences Régionales de l'Hospitalisation.
L'éthique d'une société se mesure à l'aune de l'attention qu'elle accorde à ses membres les plus déshérités sur le plan de la psychopathologie ou du handicap mental.
L'engagement présidentiel en matière de Handicap ne doit pas faire oublier la maladie mentale et la pédopsychiatrie qui ne saurait, en aucun cas, se résumer à des questionnements purement symptomatiques.
Conclusions
Il importe de ne pas céder au consensus tacite qui existe souvent entre le public et les médias pour exclure la complexité.
Bien entendu, ce consensus nous confronte immanquablement à la complexité et celle-ci à la souffrance, à la mort et à la sexualité, mais cette complexité est inévacuable.
Selon Albert Einstein : « Il faut rendre les choses complexes aussi simples que possible, mais pas plus simples que possibles »
La vie est compliquée, le développement normal est complexe, et la pathologie l'est également, il ne sert à rien de vouloir le dénier.
Nous avons un effort nécessaire à faire envers les médias afin d'éviter tout triomphalisme illusoire et source de déception, et aussi parce que l'image que les médias donnent de nous, pédopsychiatres, infléchit subrepticement notre fonctionnement à notre insu (dialectique profonde).
Nous devons veiller à ne pas nous laisser dérober la psychopathologie (fleuron de l'école française) et à revaloriser sans relâche la clinique de l'histoire à côté de la clinique de l'instant, et conjointement à celle-ci.
« On se lasse de tout sauf de comprendre » (Virgile), et comprendre c'est déjà soigner, alors que décrire n'est qu'un premier pas de la compréhension.
Mais restons optimistes dans l'action, à défaut de pouvoir l'être dans la pensée , car les raisons d'espérer existent : il en est ainsi du changement qui s'opère aujourd'hui chez les étudiants qui ne veulent plus se contenter du DSM IV comme manuel de psychopathologie.
Certes, je l'ai dit, la grande époque du structuralisme est passée qui laissait entrevoir une perspective unitaire du fait humain.
Mais la pédopsychiatrie ramène quelque chose de cette ambition, et j'espère - en dépit de tout - vous l'avoir fait suffisamment sentir ce soir.

 

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LANGAGE

 

LE LANGAGE DANS LA TÊTE

Série "Images et Science du langage"

Des linguistes et des neurologues tentent de comprendre les mécanismes du langage et font le point des connaissances actuelles. Chez l’enfant, l’apprentissage du langage est rapide, tout est en place dès 3 ans, ce qui laisse supposer un mécanisme spécialisé d’acquisition du langage. Le linguiste américain Noam Chomsky pensait qu’il y avait des principes généraux communs à toutes les langues, une "grammaire universelle". Cette idée est aujourd’hui abandonnée et les scientifiques pensent plutôt qu’il existe chez l’enfant un état initial qui n’est pas spécifique au langage mais qui sert à tous les apprentissages, une architecture. Ces recherches permettent de mieux comprendre l’aphasie, c’est-à-dire la perte de certains aspects du langage et de dégager de nouvelles voies thérapeutiques : l’imagerie par résonance magnétique est une des techniques les plus performantes pour savoir comment fonctionne le cerveau. Elle met en évidence les régions du cerveau qui sont activées lors de la perception et de la production du langage. Elle est utilisée pour la recherche et pour le diagnostic (localisation des lésions). Une nouvelle expérience est tentée : la greffe de cellules foetales dans le cerveau de patients atteints de déficiences du langage dues à la maladie de Huntington, une maladie dégénérative. [C.N.R.S.] Séquences: Entre l’inné et l’acquis - Les accidents du langage (aphasie, alexie) - Réparer les accidents du langage - Une idée pour reconstruire.

 

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